Quel sera l'impact de la COVID-19 sur la valeur des cliniques ?
À chaque fois que nous nous faisons demander « La valeur de ma clinique a-t-elle changé à cause de la crise de la COVID-19 ? », nous aimerions bien posséder une boule de cristal afin de répondre précisément. Malheureusement, nous n’en avons pas. Chez Gescom Conseils, ce que nous possédons cependant c’est une expérience de 20 ans acquise par la réalisation de nombreux mandats d’évaluation et l'accompagnement de dentistes dans la vente de leur clinique. Ce qui nous permet de faire les déductions suivantes.
En fait, pour l’instant, les cliniques n’ont pas perdu leurs actifs tangibles et n’ont pas perdu de patients. Ce qui est perdu ce sont les revenus des dernières semaines, donc des profits et aussi l’assurance que demain sera comme hier. Si l’on évalue une clinique sur ce qu’elle possède ou sur ce qu’elle a produit, sa valeur n’a pas changé. En revanche, si l’on tente d’évaluer une clinique sur ce qu’elle va produire, il faut actuellement être devin face à l’impact futur de la crise.
Si l’on se base sur l’expérience du passé et sur l’avis de plusieurs économistes au sujet de la situation, nous pensons que pour l’instant les cliniques n’ont pas perdu de valeur. Selon nous, on devrait continuer de les évaluer en fonction de ce qu’elles possèdent, ce qu’elles ont produit et sur ce qu’elles produiront sans tenir compte de la crise actuelle. D’ailleurs c’est en fonction de cela que certaines DSO (Dental Service Organisations, communément appelées groupes ou corporations) continuent d’acheter des cliniques au Québec. Pour l’instant, la majorité des intervenants dans le domaine dentaire pensent qu’il y aura des impacts importants à court terme, mais que le marché dentaire se replacera et continuera probablement de croître comme il l’a fait après toutes les précédentes crises.
Ce qui risque de changer, ce n’est pas la valeur à laquelle on évalue les cliniques, mais la valeur qu’un acheteur est prêt à payer pour une clinique. Même si les DSO sont prêtes à acheter une clinique à une valeur qui ne tient pas compte de la crise actuelle, cela ne veut pas dire que des acheteurs indépendants vont faire de même. La valeur perçue d’un achat que l’on s’apprête à faire est souvent plus influencée par des facteurs irrationnels (insécurité, peur) que par des faits réels. Comme très peu d’institutions financières présentes au Québec ont changé leurs offres de financement à des acheteurs éventuels, on peut en déduire qu’elles aussi ont confiance que la situation du domaine dentaire n’est que temporaire.
En conclusion, nous pensons que les cliniques dentaires n’ont pas vraiment perdu de valeur, mais que si le seul acheteur qui se présente est inquiet et anxieux, il est possible que la vente se fasse à un montant plus bas que celui présenté dans l’évaluation. Il sera donc important d’avoir bien préparé son dossier de vente afin de démontrer à l’acheteur éventuel que la transaction sera viable pour lui. Un acheteur confiant sera toujours prêt à payer la juste valeur.