Des opportunités d’affaires boudées, pourquoi ?

Je n’apprends rien à personne en vous disant que le milieu dentaire au Québec et ailleurs dans le monde est en profond changement. Des changements de toutes sortes, en technologie, en nouveaux soins, en gestion, en modèle d’affaires et en offre de services qui affectent et vont affecter l’ensemble de la société.

Ce qui en ce moment me préoccupe davantage, c’est la baisse de l’offre de service qui est de plus en plus criante particulièrement en région au Québec. Baisse d’offre de service ? Oui, baisse de l’offre par manque de dentistes.

Certaines régions du Québec voient leur dentiste, en fin de carrière, fermer ses portes faute de relève. Intégrer un nouveau dentiste ou vendre sa clinique est un défi presque insurmontable pour certains dentistes qui terminent leur carrière. Pourtant des opportunités d’affaires plus qu’intéressantes s’offrent à un acheteur éventuel, bas prix d’achat, clientèle abondante, profitabilité assurée… Un succès garanti.

À certains endroits les patients font parfois 3 h 30 de voiture seulement pour se rendre à leur rendez-vous. Ce n’est pas acceptable. Comment cela se fait-il ? En fait, pendant les 30 dernières années la population du Québec a continué de croître et la demande en soins dentaires de tous types a explosé. Pourtant pendant la même période, le nombre de dentistes gradués a sensiblement été le même. Ajoutez à cela les changements dans les habitudes de travail des dentistes (diminution des heures de travail, conciliation travail famille…) et cela donne une pénurie de professionnels. Pénurie même dans les grands centres urbains qui retiennent malgré tout la grande majorité des dentistes disponibles. Donc il y a peu ou pas de relève en région. La pandémie actuelle causant un déplacement de plusieurs familles vers les régions, que sera l’avenir de la dentisterie hors des grands centres ? Augmentation de la demande en soins en région et diminution, voire à certains endroits, disparition des professionnels en soins dentaires; ce sera tout un défi. Les différents représentants des dentistes sont bien au fait de la situation et quelques pistes de solutions ont été élaborées (ex. programme de bourses pour des stages en région par l’ACDQ), mais la tendance sera difficile à renverser. Faudrait-il penser à former plus de dentistes? La question est lancée.

Les dentistes en fin de carrière en région, vous devez attirer votre relève tôt dans votre processus de transition. Il est primordial d’avoir des incitatifs, financiers ou autres, pour attirer des dentistes, les retenir et leur vendre votre clinique. À ceux qui ont un intérêt pour les grands espaces ou qui cherchent un endroit pour pratiquer et avoir un succès garanti, je vous suggère de prendre le temps de réfléchir à une pratique en région.