2019 un marché de vendeurs, 2022 un marché pour qui ?
En mai 2020, nous écrivions que nous n’avions pas de boule de cristal qui nous permettrait de prédire l’évolution du marché de la vente de cliniques dentaires depuis la pandémie (voir le blogue « Quel sera l’impact de la COVID-19 sur la valeur des cliniques ? »). Alors que nous émergeons de la crise sanitaire, qu’en est-il du marché de la vente de cliniques en 2022 ?
En 2019, avant la pandémie, la vente des cliniques dentaires était en plein essor. Le 13 mars 2020, l’urgence sanitaire est déclarée et le 22 mars le premier confinement est instauré. Il en résulte un arrêt soudain et brutal des transactions de cliniques dentaires qui dure quelques semaines. Comme nous l’avions prédit dans le blogue de mai 2021, durant la lente reprise des ventes, les cliniques dentaires ont pour la plupart gardé leur valeur. Cependant, près d’un an plus tard, nous n’observons pas de retour aux conditions en cours en 2019.
Un phénomène que nous n’avions pas anticipé s’est produit très tôt après la reprise des activités des cliniques dentaires. De nombreux dentistes ont précipité leur retraite ou la vente de leur pratique. En fait, les mesures sanitaires plus complexes que demande la pandémie ne sont pas la seule raison. Elles se sont ajoutées au manque de personnel et ont rendu la gestion plus compliquée. Tous ces facteurs ont incité plusieurs docteurs à prendre leur retraite.
Nous nous retrouvons donc en 2022 avec un clivage qui est en cours dans le marché de l’achat-vente des cliniques dentaires. D’une part, il y a les cliniques avec plusieurs dentistes travaillant sous le même toit et qui génèrent des profits intéressants. D’autre part, il y a les plus petites cliniques qui donnent au propriétaire un bon salaire, mais avec moins de profits. Les premières, moins nombreuses sur le marché, trouvent des acheteurs facilement et peuvent même espérer, dans certains cas, une surenchère. Pour les autres, plus nombreuses, il est plus difficile de trouver un acheteur; pas impossible, mais plus difficile. Il y a donc, en ce moment, un marché de vendeurs pour les plus grosses cliniques et un marché plutôt neutre pour les plus petites.
Que prévoyons-nous pour les prochaines années ? Pour les cliniques générant des profits intéressants, le marché de vendeurs continuera pour un bon bout de temps. Pour les plus petites cliniques avec moins de profits, nous anticipons un glissement graduel vers un marché d’acheteurs et donc éventuellement une baisse des valeurs. Ce processus est déjà en cours en région (voir le blogue « Des opportunités d’affaires boudées, pourquoi ? »).
Comment réagir ? Premièrement, faites-vous accompagner pour la vente ou pour l’achat, les transactions sont maintenant plus complexes. Deuxièmement, travaillez à améliorer les profits de votre clinique et ne vendez pas trop tard. Une vente sans transition pourrait être désavantageuse si la transaction est mal planifiée.